Le monde intérieur

Collège Jean Lurçat Saint-Denis, France

Collège Jean Lurçat

Saint-Denis, France

Le monde intérieur

Public
2016
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Le collège Jean Lurçat s’inscrit dans un paysage contrasté a l’articulation entre un tissu pavillonnaire aéré et une ouverture sur le Parc des Sports, qui se prolonge vers l’immensité du parc de La Courneuve. Cette situation urbaine lui permet d’être un trait d’union entre la ville et la nature.

Architecture en harmonie avec son environnement
Plutôt qu’un bâtiment massif et fermé, le projet se déploie en une constellation de pavillons disposés dans un jardin. Cette fragmentation permet de préserver la transparence visuelle entre les pavillons et de laisser la nature s’immiscer dans les interstices. Cette composition urbaine articule l’échelle domestique des maisons à celle de l’équipement en offrant au quartier un repère visuel et structurant. Elle permet également une meilleure identification de chacun des bâtiments d’enseignement et offre une lecture poreuse du collège bien intégrée au paysage. Les pavillons sont unifiés par des espaces extérieurs ouverts et plantés.

Toitures plissées et matières vibrantes

L’orientation nord-sud des pavillons assure un ensoleillement optimal, tandis que leur implantation suit les courbes naturelles du terrain, en épousant la géographie du lieu.
La toiture du collège devient un paysage en soi. Son plissement délicat, inspiré des pans coupés, introduit un jeu de rythmes et de variations, générant une vibration lumineuse qui anime les façades et change au gré des heures. Chaque repli de la toiture capte la lumière différemment, décomposant le ciel en mille reflets colorés.

Une collection de pavillons dans le parc

Le collège dialogue avec la rue par une présence sensible et vibrante. Ses façades jouent avec la lumière et le regard grâce à un bardage en aluminium anodisé, aux reflets tantôt doux, tantôt éclatants. Les tonalités automnales de ce revêtement résonnent avec les feuillages du parc.
La diversité des textures et des orientations du bardage (horizontale, verticale, ondulée) amplifie cet effet vibrant, donnant au collège une identité mouvante.

À l’intérieur, chaque pavillon s’organise autour d’un vide central toute hauteur, un puits de lumière surmonté d’une verrière. Cet espace devient le cœur de chaque entité, un point de rencontre et de respiration, où les étudiants sont connectés à tous les niveaux.
Les matériaux participent à l’atmosphère particulière du patio : Les murs en béton d’argile ocre, teintés dans la masse, offrent une texture sensorielle en résonance avec les teintes naturelles du paysage. Le sol pavé de briques, prolongé jusqu’aux patios extérieurs plantés, abolit la frontière entre dedans et dehors, ancrant le collège dans une continuité avec la terre et le végétal.

L’art comme révélateur d’espace
L’artiste Felice Varini a intervenu IN SITU en inscrivant dans l’architecture une anamorphose qui vient révéler les jeux de perspective et d’alignement. Sa composition graphique, perceptible sous certains angles précis, traverse et structure l’espace, jouant avec les pleins, les vides, et les reflets comme un miroir infini du réel.

Au dernier niveau, sous la toiture plissée, les espaces se dilatent, offrant des volumes lumineux et aérés, où le regard s’élève vers le ciel. L’architecture devient alors une invitation à la contemplation, un lieu où la lumière sculpte l’espace et donne aux élèves un horizon plus ouvert. Le collège Jean Lurçat est un paysage habité, un lieu de passage entre le construit et le végétal. À la fois structurant et fluide, minéral et organique, intime et ouvert, il incarne une nouvelle vision de l’apprentissage.

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